Le projet gouvernemental visant à réduire drastiquement le remboursement des cures thermales suscite une vague d’inquiétude à Saujon et La Roche-Posay. Considérée depuis longtemps comme une aide précieuse en matière de santé et de bien-être, cette pratique thérapeutique bénéficie à de nombreux patients, notamment ceux souffrant de pathologies chroniques ou de troubles psychiques. Réduire la prise en charge par la protection sociale ne serait pas un simple ajustement budgétaire, mais un bouleversement dans l’accessibilité à ces soins jugés essentiels.
Ce qu’il faut retenir
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- Le taux de remboursement des cures thermales pourrait passer de 100% à 65% pour les assurés en affection longue durée (ALD).
- La diminution pourrait affecter tous les assurés, avec un remboursement possible à 15%, menaçant l’accès aux soins pour les patients les moins favorisés.
- Le thermalisme est reconnu pour ses effets positifs sur des affections comme la dépression, l’anxiété, le burn-out, ainsi que pour les soins dermatologiques et post-cancer.
- La suppression du remboursement mettrait en danger l’économie locale de communes comme Saujon et La Roche-Posay, fortement dépendantes du thermalisme.
la menace sur les cures thermales à saujon : un socle de santé fragile
À Saujon, l’eau thermale riche en lithium, magnésium et calcium est une ressource précieuse pour le traitement des troubles anxieux, du burn-out et des dépressions chroniques. Des patients comme Anne-Marie témoignent d’une dépendance à ces cures, qu’ils considèrent non comme un luxe, mais comme une nécessité vitale. Sa cure annuelle de trois semaines apaise un mal profond qui ne saurait être comblé uniquement par un suivi psychologique classique.
Pour les assurés en ALD, la baisse du remboursement de 100% à 65% signifierait un renchérissement direct des dépenses, estimées à environ 650 € pour le seul hébergement et frais annexes. Certaines personnes risqueraient alors de renoncer à leur cure, mettant en péril leur équilibre de santé.
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la préservation du remboursement, un enjeu social et économique à la roche-posay
La Roche-Posay abrite un établissement thermal réputé pour ses soins dermatologiques, notamment post-cancer. Avec près de 5 000 curistes annuels, l’activité contribue à environ 8 millions d’euros de retombées économiques locales. La maire, Pascale Moreau, alerte sur l’impact social et financier d’une éventuelle suppression du remboursement, qui pourrait plonger la ville dans une crise économique et emploi notable.
Le sénateur et pharmacien Bruno Belin a interpellé le gouvernement, soulignant que le thermalisme constitue un employeur clé dans cette commune de moins de 5 000 habitants. Il plaide pour un dialogue approfondi entre parlementaires, professionnels et collectivités locales, afin de trouver un compromis garantissant l’accès à ces soins tout en maîtrisant les dépenses publiques.
impact sanitaire et économique du projet de déremboursement
La ministre déléguée chargée de la Solidarité, Charlotte Parmentier-Lecocq, justifie la mesure par une économie estimée à 200 millions d’euros, soit 0,1 % du budget global de la Sécurité sociale. Toutefois, ce chiffre paraît dérisoire face au potentiel effondrement des revenus liés aux cures, évalué entre 3,5 et 3,8 milliards d’euros par le Conseil national des établissements thermaux (CNETh).
Les besoins médicaux non compensés par le thermalisme pourraient entraîner une hausse des traitements médicamenteux, davantage d’arrêts maladie et des risques accrus d’addiction. Des patients comme Sylvie, infirmière venue en cure depuis 2019, rapportent une réduction de 70% de leur médication grâce aux soins thermaux. La perte d’efficacité de ces cures précipitera sans doute une augmentation des dépenses dans d’autres secteurs de santé.
| Impact envisagé | Économie potentielle | Risques et conséquences |
|---|---|---|
| Diminution remboursement cures (ALD) | 200 millions d’euros | Réduction accès aux soins essentiels, hausse des dépenses indirectes |
| Perte chiffre d’affaires thermalisme | 3,5 – 3,8 milliards d’euros | Pertes d’emploi et impact Ă©conomique local |
| Augmentation usage médicamenteux | Coûts médicaux supplémentaires non estimés | Plus d’arrêts maladie, risques d’addiction |
une mobilisation collective pour la reconnaissance du thermalisme dans le parcours de soin
Face à ces menaces, 41 personnalités du monde médical et scientifique, tels que Christophe André, Boris Cyrulnik et Marcel Rufo, ont signé une tribune pour défendre le thermalisme. Ils insistent sur la validité scientifique de ces méthodes au service de la santé mentale, un secteur où les traitements traditionnels peinent parfois à produire des résultats durables.
Le directeur des Thermes de Saujon, Olivier Dubois, souligne que ces cures permettent de réduire la dépendance médicamenteuse en moyenne de 41%. Le thermalisme retrouve ainsi une place centrale dans une approche médicale innovante, loin des clichés désuets liés aux thalassos de luxe.